Palmarès des Salades d’Or 2019 : la Parole Libérée reçoit le grand prix du Jury

Inaugurées l’an dernier en présence d’invités lyonnais de prestige, la deuxième édition des Salades d’Or a su valider ce second exercice. Et, dans la lignée de l’état d’esprit de son organisateur Salade Lyonnaise, la soirée n’a pas non plus manqué d’orties.

On était curieux de cette seconde édition des Salades d’Or. Curieux de voir si la soirée serait aussi réussie que la première, de connaître les nominés et les réactions des primés, après une première édition à l’état d’esprit bon enfant pour laquelle tout le monde avait joué le jeu de l’humour.
Mais ça, c’était avant : à cette époque, Gérard Collomb était parti en grande pompe à Beauvau, et la gestion à distance de la ville et de la métropole ne posait aucun problème. Depuis, le contexte a quelque peu changé et ce genre de rendez-vous permet de prendre la température d’un microcosme politique, fortement présent, qui a dans le viseur les échéances électorales de 2020.

La soirée telle que l’auraient souhaitée Laurent Wauquiez et le couple Collomb.

Deux attentes, donc, qui ont été largement satisfaites, et dans les grandes largeurs : la soirée a enchaîné durant une petite heure les distributions de prix, entrecoupées par les interventions du toujours aussi drôle Julien Santini, intronisé président du jury (et à voir à l’Espace Gerson actuellement). Le petit monde politique a, une nouvelle fois, bien répondu présent : parmi les têtes d’affiche on retrouvait Georges Képénékian (1er adjoint de la ville de Lyon), David Kimelfeld (président de la Métropole), Alexandre Vincendet (maire de Rillieux et figure montante de la droite locale), le chef du groupe d’opposition de droite à la ville Stéphane Guilland, le candidat LR à la mairie pour 2020 Étienne Blanc,  le président du groupe PS & Démocrates à la Région Jean-François Debat, Jean-Jack Queyranne, le Préfet du Rhône Pascal Mailhos

Quand tu veux faire passer un message en toute discrétion.

Une liste name dropping toutefois incomplète : comme l’an dernier, Laurent Wauquiez et Gérard Collomb ont décliné l’invitation, tout comme Nathalie Perrin-Gilbert et son adjoint Elliott Aubin, ou encore Caroline Collomb, pourtant présents en 2018. S’il n’y a pas lieu d’extrapoler les motifs de ces absences, le palmarès pourrait toutefois expliquer celle de Caroline, qui le matin même tenait – enfin ! – le premier « copol » de la fédé locale LREM qu’elle dirige (bon, ok, elle y avait été fortement incitée).
Concernant le jury, la cuistote Tabata Mey, souffrante, n’a pu rejoindre sur scène Michel Noir, Gaëtan Müller, Yanina Castelli et Fabien Bagnon.

Ces prestigieux invités, ainsi que les invités représentant les milieux culturels, économiques ou sportifs, ont pu échanger avec les abonnés après la cérémonie.

Instant promo : réduction en cours sur les abonnements avec le code SALADE2019.

Revenons en détail sur les catégories et les heureux primés (avec les textes officiels de présentation lors de la soirée, merci à l’équipe de Tribune de Lyon de m’avoir partagé leurs portraits de présentation de la soirée) :

Le coup de gueule de l’année

Les nommés : 

  • Nathalie Perrin-Gilbert pour avoir trouvé “15 000 raisons” qui expliqueraient, selon elle, pourquoi Gérard Collomb n’aurait pas dû reprendre son siège de maire de Lyon. La maire du 1er a en effet calculé que 15 000, c’était exactement le nombre de jours depuis lesquels son ancien mentor est élu à Lyon. Autrement dit depuis le… 25 mars 1977, “une année où on inaugurait le Crayon, où les Lyonnais découvraient la ligne A du métro et où Emmanuel Macron poussait ses premiers cris à la maternité d’Amiens…”. Ca nous rajeunit pas tout ça !
  • Jean-Michel Aulas pour avoir sèchement recadré Memphis Depay, l’attaquant néerlandais de l’OL qui souhaite “jouer la saison prochaine dans un grand club”. La réponse du boss de l’OL : ”certains joueurs sont très au-dessous de leur potentiel, ceux qui pensent pouvoir réaliser de gros transferts en fin d’année se trompent, il faut moins parler et donner beaucoup plus”. Sympa l’ambiance !
  • La députée macroniste Blandine Brocard qui a mis en scène sur Twitter un échange qu’elle aurait eu avec son fils, à propos d’une Une du Monde Magazine où Emmanuel Macron pouvait être comparé à un photomontage d’Hitler :
    – Maman, pourquoi on dirait que Macron il est très méchant ?
    – C’est ce que les journalistes ont voulu faire croire.
    – Mais… un journaliste, il ne doit pas justement dire la vérité ?, a-t-elle posté sur le réseau social.
    C’est bien connu, c’est toujours de la faute des médias !
  • Le maire PS de Villeurbanne Jean-Paul Bret pour avoir dit de ce qu’il pensait du fonctionnement actuel de la Métropole de Lyon : “Le contrat entre le Grand Lyon et les communes tel qu’il est proposé par la loi n’est pas satisfaisant […] il ramène leur relation à une sorte de vassalisation […] La métropole de demain risque de devenir une machine à exclure […] Je crois qu’il nous revient de ralentir le galop de cet animal, quelquefois jugé arrogant et brutal”, a-t-il lâché. Voilà qui devrait faire plaisir à Gérard Collomb.

Lauréate :
Le prix a été décerné à Blandine Brocard. En son absence, cette Salade d’Or fut remise à l’un de ses collaborateurs. Bel esprit d’avoir dépêché un représentant lorsque l’on est récompensé à une soirée organisée par un média pour avoir mis en cause la presse.

Le coup de pompe de l’année

Les nommés :

  • Marion Maréchal pour avoir voulu faire croire que l’ISSEP, son école de sciences politiques ouverte il y a quelques mois à la Confluence serait “apolitique” et ouverte à tous. C’est vrai qu’Eric Zemmour, qui est venu y donner une conférence en novembre dernier est un gros gaucho qui ne fait jamais de politique…
  • Caroline Collomb, la référente de La République en Marche dans le Rhône qui a bien du mal à faire l’unanimité au sein même de son parti. Certains députés et militants dénoncent même aujourd’hui ses méthodes de gouvernance. On en serait presque à regretter le PS…
  • Laurent Wauquiez pour avoir cru que son budget à la Région ne serait pas retoqué par le tribunal administratif de Lyon. Et oui, les finances d’une collectivité locale c’est sérieux, pas comme les santonniers.
  • Les chefs lyonnais emblématiques Pierre Orsi et Guy Lassausaie pour avoir perdu cette année une étoile au Guide Michelin. Sacrée cuisine au beurre !

Lauréate :
Caroline Collomb remporte ce prix mérité, couronnant une œuvre déjà remarquable construite en si peu de temps. Lors de la remise, on a frôlé l’incident diplomatique : Caroline absente, Yanina Castelli demanda à l’assistance si quelqu’un venait récupérer la Salade d’Or. Et là, la boulette. Suite à un silence poli des premiers rangs d’élus, l’avocate insista sans arrière-pensée auprès de Richard Brumm pour qu’il la rejoigne sur scène et recevoir le prix. Stupeur dans l’assistance, et colère rentrée de l’adjoint aux finances qui goûta peu de devoir s’exposer ainsi. Piégé et visiblement contrarié par la situation, Richard Brumm prit brièvement la parole pour signifier que ce prix marquait une nouvelle preuve du “harcèlement” (sic) médiatique que subit la patronne de la fédé LREM locale. AMBIANCE. Plus de détails sur ces péripéties à lire chez Lyon People.

Quand on t’oblige à venir récupérer une salade et que tu ne veux pas passer pour une plante verte.

Le coup d’un soir

Les nommés : 

  • De toute évidence, Gérard Collomb pour avoir fui du jour au lendemain le ministère de l’Intérieur en prenant soin d’éviter de croiser Alexandre Benalla et les affreux révolutionnaires Gilets Jaunes.
  • Par conséquence, Georges Képénékian qui a dû rendre sur le champ son tablier de maire de Lyon à « Gégé » en acceptant de monter place Beauvau pour remettre sa démission devant la presse. Dire qu’il l’a mal vécu serait un euphémisme…
  • Le Cardinal Philippe Barbarin qui a vu pour la première fois à quoi ressemblait un vrai tribunal dans le cadre de l’affaire Preynat. « Grâce à Dieu la justice divine c’est quand même bien plus sympa », aurait-il murmuré à ses avocats !
  • Pascal Blache et François-Noël Buffet pour avoir cru que leurs candidatures à la Ville et à la Métropole de Lyon lèveraient les foules. Alors pour info : Pascal Blache, c’est le maire du 6e arrondissement de Lyon et François-Noël Buffet est sénateur du Rhône.

Lauréat :
Qui d’autre que le meilleur ambianceur du petit monde politique lyonnais pour recevoir ce prix… Déjà primé l’an dernier, Georges Képénékian ne fit qu’accroître son capital sympathie avec quelques mots pleins d’humour bienvenus pour détendre l’atmosphère après l’incident Brumm.

Georges Képénékian a fait de l’ombre à Julien Santini au riromètre. Une fois de plus.

Le coup de maître de l’année

Les nommés :

  • David Kimelfeld, pour avoir enfin déclaré sa candidature à la présidence de la Métropole de Lyon. Dommage en revanche de l’avoir fait dans un média national alors qu’il s’agit d’une élection locale. David, si cette stratégie a été mise en place pour combler votre important déficit de notoriété, on connaît un certain Gérard qui peut vous donner des conseils plutôt efficaces… On ne sait jamais !
  • Mourad Merzouki, pour ses derniers spectacles qui ont mis tout le monde d’accord. Aussi bien les Nuits de Fourvière dont le chorégraphe lyonnais a fait l’ouverture de la dernière édition que du côté de la Biennale de la danse. Une grosse année pour la danse hip hop lyonnaise.
  • Étienne Blanc, pour avoir décidé de candidater à la mairie de Lyon dans un an alors que la droite n’a plus gagné une élection depuis 2001. Suicidaire ? non, courageux, Étienne !
  • Alexandre Vincendet, pour avoir réussi, à seulement 35 ans, à prendre la tête de la fédération des Républicains du Rhône et décidé également d’être candidat à la présidence de la Métropole de Lyon l’année prochaine. Attention à ne pas se brûler les ailes quand même !
  • Patrick Martin : malgré son échec pour devenir « le patron des patrons », le chef d’entreprise est parvenu à décrocher le poste de numéro deux du Medef en tant que président délégué et trésorier du syndicat patronal le plus puissant de France. À la Lyonnaise !

Lauréat :
Ce n’était pas encore l’heure d’Alexandre Vincendet, malgré ses remarquables efforts médiatiques et stratégiques. Michel Noir, homme de culture, remit la récompense au chorégraphe Mourad Merzouki, hommage mérité pour l’un des précurseurs de la culture urbaine, créateur du Pôle Pik à Bron et directeur du Centre chorégraphique national de Créteil depuis 2009.

Le grand prix des Salades d’Or

Les nommés :

  • Ada Hegerberg, l’attaquante star de l’OL pour son impressionnante saison à l’OL et son Ballon d’Or, le tout premier de l’histoire décerné à une footballeuse. Bravo à elle !
  • L’association La Parole Libérée pour son combat acharné qu’elle mène depuis quatre ans contre la pédophilie au sein de l’Eglise notamment à travers l’affaire Preynat que Tribune de Lyon a révélé dès octobre 2015. Bravo à eux également !
  • Thierry Frémaux pour avoir permis au cinéma lyonnais de retrouver ses lettres de noblesse grâce au festival Lumière qui fêtera en octobre prochain ses dix ans ! Coup de chapeau à lui.
  • Eric Moreno pour son engagement sans limite en faveur de l’amélioration de la sécurité routière à Lyon depuis le tragique accident cours Vitton de sa fille Anne-Laure. Respect à lui !

Lauréat :
Ce prix du jury fut, sans grande surprise et avec émotion, remis à l’association La Parole Libérée, dont le combat est actuellement retracé dans le film Grâce à Dieu de François Ozon. Un prix mérité, qui s’accompagna d’un petit règlement de compte public avec  Me André Soulier, avocat de la défense lors du procès et présent dans la salle (et membre du jury lors de la première édition), ainsi qu’avec Thomas Rudigoz. Le député du Rhône qui échangera plus tard dans la soirée avec un membre de La Parole Libérée, probablement à propos de ce différend.

Une soirée qui fut plus animée que prévu, donc, et qui prélude d’une édition 2020 qui risque d’être sportive. On souhaite bon courage à la rédaction de Tribune de Lyon/Salade Lyonnaise… tout en ayant hâte de cette troisième édition future !

Le reste de la galerie photo, en presque mode Lyon People :

Affluence enjouée ce soir au Red Light Kim District.

– David, je prends un sucre dans mon café. Et toi ?
– moi aussi, Stéphane.
– mais des fois je ne prends qu’un demi-sucre.
– moi aussi.
– David, il va vraiment falloir que tu te positionnes fermement sur un truc, un jour, ça devient embarrassant pour tout le monde, là.

D’après mes statistiques, deux lyonnais sur trois préfèrent fermer les yeux sur la guéguerre Collomb-Kimelfeld.

Une partie de la team Tribune de Lyon/Salade Lyonnaise, avec de gauche à droite Clémence Petiteau, cheville ouvrière de la soirée pour Tribune de Lyon, le duo Luc Hernandez, journaliste culturel, et Antoine Comte, rédacteur en chef de Tribune de Lyon et Salade Lyonnaise qui ont co-animé la soirée avec l’humoriste Julien Santini, et Rodolphe Koller, journaliste politique et société de Tribune de Lyon/Salade Lyonnaise.

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